Emile Tixier

Légende :

Emile Tixier, chef du détachement FTP Liberté

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection privée Jean Matifas Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Poitou-Charentes) - Charente-Maritime - La Rochelle

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Contexte historique

Emile Tixier est né le 16 septembre 1921, quatrième d'une famille ouvrière de cinq enfants demeurant à Rosières commune de Lumerie dans le département du Cher.

Le père démobilisé de la guerre de 1914-1918 est employé comme mouleur à la fonderie de Rosières. En 1925, la mère décède d'une tuberculose pulmonaire, neuf mois après avoir mis le dernier enfant au monde, et les cinq enfants sont dispersés, placés dans des familles différentes.
Emile est recueilli par une famille de la commune.

Peu de temps avant 1939, Emile Tixier part travailler à Bourges dans une usine de mécanique aéronautique. C'est là qu'il va s'engager dans la politique, il donne son adhésion aux Jeunesses communistes clandestines qui dénoncent "la drôle de guerre".
Devant l'avance allemande, en mai 1940, l'usine évacue à La Rochelle, Emile suit. Cette usine devient la Société aéromaritime de l'Atlantique (SAMA), située à Laleu-La Rochelle.

En effet, Emile Tixier, replié de Bourges avec son usine en 1940, change d'employeur pour un meilleur salaire, il s'embauche aux Chantiers navals de La Pallice qu'il quitte un an plus tard pour retourner à la SAMA.
Dès 1941, Emile Tixier retrouve le contact avec le Parti communiste clandestin et devient responsable départemental des Jeunesses communistes puis de la formation des FTPF (Franc-Tireurs et Partisans français), le détachement Liberté. 
Il recrute des jeunes parmi le personnel de la SAMA et forme un groupe de JC, puis du Front national, puis des FTP, pour reconstituer le détachement Liberté qui vient d'être décimé en avril et mai 1943 (en Charente-Maritime, et notamment à La Rochelle, les groupes FTP opérationnels ne tiennent qu'environ six à dix mois).

Entre le printemps 1942 et le 30 septembre 1943, date du combat de Saint-Maurice au 187 avenue Guiton à La Rochelle, Emile Tixier recrute intensément et effectue de nombreuses opérations de sabotage et d'attaques d'officines allemandes et collaboratrices, environ une cinquantaine, notamment les sabotages de la voie ferrée à Montendre et Saint-Pierre-d'Amilly et le dernier entre Aytré et La Jarne. Pour commémorer le 151e anniversaire de la bataille de Valmy le 20 septembre 1943, il réalise l'attaque des officines de la LVF et du STO à La Rochelle, ainsi que l'incendie avec sa destruction d'un important dépôt de combustible pour gazogènes devant la gare de cette même ville.
Alertées par cette intense activité efficace, les polices allemande et pétainiste (SAP) de Poitiers et de Bordeaux sont sur les dents et organisent la répression.

Le 30 septembre 1943, probablement à la suite d'arrestations à l'état-major régional à Bordeaux et celle de Louis Bandle, l'inter de l'état-major national, le 25 à son arrivée à La Rochelle (déclarations de l'inspecteur de la SAP Bletel qui est fusillé à Poitiers en 1947), les feldgendarmes filent Paul Manouthon, l'interrégional, qui vient à La Rochelle pour la réunion du triangle départemental (préparation du sabotage du transformateur de la base sous-marine) au 187, avenue Guiton. Le quartier est encerclé par la Feldgendarmerie et les policiers français et allemands qui mènent l'attaque, les résistants répliquent, un Allemand est tué, un policier français blessé grièvement, Paul Manouthon est blessé mortellement et Emile Tixier, qui parvient à s'enfuir, est rattrapé et blessé son chargeur étant vide. Torturé à la prison de la Pierre Levée à Poitiers, il est condamné à mort par le tribunal militaire allemand et fusillé à Biard le 5 novembre 1943.
Dans les jours qui suivent le 30 septembre, une vingtaine de jeunes FTP sont arrêtés et incarcérés à la prison centrale d'Eysses dans le Lot-et-Garonne puis déportés à Dachau le 18 juin 1944 où Michel Guillerm est exterminé. Une nouvelle fois, le détachement Liberté est décimé. Il est une nouvelle et dernière fois reconstitué en janvier 1944 sous les ordres du colonel Martel et du commandant Jacques Plessis.


Jean Matifas in CD-ROM La Résistance en Charente-Maritime, AERI, 2010