Anne-Marie Épaud
Légende :
Portrait d’Annette Épaud
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Fédération départementale de la Résistance de Charente-Maritime Droits réservés
Détails techniques :
Potographie noir et blanc
Date document : sans date
Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Poitou-Charentes) - Charente-Maritime - La Rochelle
Contexte historique
Anne-Marie Machefaux née en 1900 à La Rochelle a épousé, en 1927, Marcel Épaud, un marin, lauréat de l'école de Lorient des officiers mécaniciens de la Marine marchande. Par son mariage, elle est entrée dans une famille de militants communistes et en 1936, au moment du Front populaire et de la guerre d'Espagne, elle adopte définitivement les idées de son mari.
Son tempérament généreux, son militantisme l'entrainent à aider les familles de républicains espagnols réfugiés et à dénoncer la trahison de Munich. Après l'interdiction du Parti communiste en septembre 1939, elle se lance dans l'action et tout naturellement, dans la Résistance. Patronne du bar Le Marsouin à La Rochelle, elle participe activement à la vie clandestine, cache des hommes, des armes, tire des tracts et sert d'agent de liaison pour le Front national et les FTP. Elle fait partie du premier état-major des FTP avec Oscar Martin, en qualité de lieutenant responsable du réseau des agents de liaison. Son café devient le lieu de passage pour les militants, les liaisons avec les responsables interrégionaux. Elle héberge également des clandestins dont Ferdinand Vincent, qui a l'habitude de descendre chez elle où il rencontre des responsables FTP. Elle est arrêtée le 28 juillet 1942, en même temps que F. Vincent dont la trahison provoque le démantèlement d'une partie de son groupe. Internée à Lafond puis au fort du Hâ pendant trois mois et enfin à Romainville, elle est déportée à Auschwitz-Birkenau le 24 janvier 1943. Au cours du transport en wagon, elle lâche pour son fils un petit mot qui est ramassé et envoyé chez elle par un cheminot. Pour un geste d'humanité, le 20 février 1943, les nazis l'envoient à la chambre à gaz. Elle avait osé braver les gardiens en donnant un peu d'eau à des femmes et des enfants juifs qui criaient leur soif, comme en a témoigné Marie-Claude Vaillant-Couturier.
Outre diverses décorations, elle a été nommée Juste parmi les Nations.
Nicole Proux