Contexte historique

Les soldats doivent être convaincus qu’ils n’ont aucun intérêt à renoncer au combat ; il y a pour cela les harangues de la part des officiers, les mises en garde contre la « propagande ennemie », les tracts, les rumeurs, les menaces pour ceux qui seraient tentés de cesser le combat, en particulier à partir de mars 1945, menaces de représailles contre les familles, et enfin les exécutions pour désertion, par exemple, celle de quatre déserteurs allemands le 17 novembre et celle de deux Polonais le 2 décembre, déserteurs remis aux Allemands lors d’un échange de prisonniers. Ces événements sont exploités par l’état-major qui affirme que les Français rendent les déserteurs. Du côté français, la propagande est tout aussi intense. Des tracts sont lancés par avion, distribués en ville, des billets manuscrits invitant à la désertion sont déposés dans les cafés fréquentés par les Allemands. On tente ainsi de convaincre les troupes d’occupation que la fin de la guerre est proche, qu’ils mènent un combat sans issue et qu’ils seront traités selon les lois internationales (convention de la Haye de 1907 et convention de Genève de 1929) s’ils se constituent prisonniers. On distribue aussi des sauf-conduits rédigés en allemand, français et anglais.