Camille Renault, née Jacques
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Fédération départementale de la Résistance de Charente-Maritime Droits réservés
Détails techniques :
Photographie en noir et blanc
Date document : sans date
Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Poitou-Charentes) - Charente-Maritime - La Rochelle
Contexte historique
Née en 1914, elle est secrétaire de direction chez Peugeot à Cognac. Le garage ayant été réquisitionné par l'occupant, elle dirige ensuite le bureau de la SNCF. Bien que n'ayant pas entendu l'appel du général de Gaulle, Camille et Jean Renault sont déterminés à agir contre les Allemands, mais sans relation... que peuvent-ils faire ? Observer, guetter les uns, les autres et c'est ainsi qu'en 1943, elle remarque l'activité clandestine de son patron qui se sert de sa voiture pour faire passer des Juifs en zone libre. En accord avec son mari, elle prend le risque de s'adresser à lui. S'étant assuré que sa volonté de s'engager avait été mûrement réfléchie, il décide de la présenter à Roger Faraud alias Julien, membre de l'OCM. Celui-ci lui propose une double mission : lui servir de secrétaire mais également d'agent de liaison. Camille, libérée de toute activité professionnelle du fait de la fermeture du bureau SNCF, accepte et se fait tout simplement appeler « Camille ».
A partir de l'automne 1943, l'OCM est démantelé. R. Faraud rejoint alors le mouvement Libération-Nord et reçoit du CNR la mission de préparer la mise en place dans chaque commune de la relève des structures administratives collaboratrices, de créer des comités de Libération dans cinq départements. En Charente-Maritime, il assure clandestinement la présidence du CDL. Il doit également trouver deux préfets, l'un pour la Charente-Maritime, l'autre pour la Charente. C. Renault assure l'essentiel des liaisons. Elle parcourt des kilomètres en vélo, en moyenne 80 kilomètres par jour, pour contacter les amis sûrs que R. Faraud lui a désignés et qui, à leur tour, doivent recruter des personnes aptes à former les conseils municipaux de la Libération. C’est une tâche ingrate et particulièrement dangereuse car elle ramène, cachées dans le cadre du vélo ou sous la selle, les listes préparées qui en général ne sont pas codées.
Le débarquement du 6 juin 1944 laisse espérer une rapide libération. A ce moment-là, les listes étant pratiquement établies, Camille connaît un ralentissement de son activité mais le 14 août, elle reçoit une nouvelle mission. Elle doit se rendre à Château-Gaillard, au PC de Maurice Charlatte, chef de la Résistance départementale, afin d'informer précisément le CDL sur les activités et les intentions de ce dernier. C'est un nouveau voyage aventureux dans un département encore largement contrôlé par les Allemands. De contact en contact, au dernier point de rendez-vous, elle se retrouve bloquée par le retard de son dernier correspondant qui lui conseille de remettre la rencontre au lendemain. C'est ainsi que, ce soir-là, elle échappe de peu à l'attaque meurtrière menée par une colonne allemande contre le PC de M. Charlatte. En revanche, son époux dont le nom se trouve sur une des listes récupérées par les Allemands est en danger et doit se cacher dans les marais.
La constitution de la poche de La Rochelle contraint le préfet à s'installer à Saintes avec le CDL qui commence à siéger sous la présidence de R. Faraud assisté de Camille devenue secrétaire générale du comité. En mai 1945 la libération de La Rochelle permet le retour à une situation quasi normale. La préfecture réintègre le centre administratif départemental suivi par le CDL qui fonctionne jusqu'à sa dissolution à la fin de l'année 1945. Camille part alors à Poitiers avec son mari qui de son côté, a combattu avec le régiment Bir Hacheim et a tenu l'antenne de la radio du même nom à Rochefort.
Nicole Proux