Le mouvement Libération-Nord

Deux personnages clés ont un rôle essentiel dans la création du mouvement : Louis Saillant et Henri Ribière. Différents groupes se constituent et sont rattachés au mouvement. Soit, le groupe est créé à la demande de Saillant ou Ribière dans les structures préexistantes de la SFIO et de la CGT, via les caisses d’Assurances sociales « Le Travail », soit le groupe se forme spontanément et se développe au sein du mouvement, soit le groupe intégré au mouvement est la résultante d’une convergence d’actions dispersées que Libération Nord canalise en proposant sa tutelle.

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Biographie(s)

Naissance et spécificités du mouvement haut ▲

Comme le font apparaître les biographies des douze signataires du Manifeste, à l’origine de la naissance du mouvement, trois militantismes se retrouvent : les courants non communistes de l’ancienne CGT, le syndicalisme chrétien et une tradition de lutte de la SFIO. Le mouvement Libération-Nord se constitue, petit à petit, autour du journal. Il pratique d’abord des formes d’action pacifiques : rédaction, fabrication et distribution de Libération, reconstitution clandestine des sections et centrales et, accessoirement, collecte de renseignements militaires. La composante syndicaliste et chrétienne de Libération-Nord ne penche pas naturellement pour la lutte armée. D’autre part, les dirigeants ne jugent pas cette forme d’action prioritaire. Il s’agit tout d’abord de se mobiliser pour rallier le plus grand nombre de Français, appelés par le journal à rejoindre le mouvement. Il s’agit de contrer la propagande du régime de Vichy et de déjouer les ruses de l’occupant. Dans un second temps, la nécessité de faire la démonstration de leur force pousse les responsables de Libé-Nord à créer des groupes paramilitaires.

Les activités haut ▲

Pour Christian Pineau (1), « la résistance militaire exige une hiérarchie, une discipline, une discrétion incompatibles avec la notion même de mouvement de masse. Elle ne peut employer que des hommes susceptibles de se déplacer, de combattre, de courir des risques relativement élevés. Et elle ne peut en employer qu’un petit nombre ». « La résistance politique, au contraire, n’exige pas de hiérarchie en dehors d’un encadrement très large. Elle laisse à chacun une grande part d’initiative individuelle. Elle ne nécessite pas le secret, mais au contraire, le maximum de propagande » (Rapport politique de « Francis », arrivé à Londres le 15 janvier 1943). Dans la mesure où la vocation des mouvements de résistance est d’associer les Français le plus possible au combat pour la libération du territoire, la résistance militaire doit être contrôlée par la direction politique des mouvements.

(1) Rapport politique de « Francis », arrivé à Londres le 15 janvier 1943.