Libération-Nord dans les régions

Les premiers groupes de Libération-Nord apparaissent fin 1940-début 1941 dans les Ve, VIIe, IXe, XVIe et XVIIIe arrondissements de Paris. Les sections de banlieue naissent entre 1941 et 1943 puis se rattachent au mouvement. En province, les premiers groupes sont créés en Haute-Normandie (Eure), en Basse-Normandie (Manche), en Bretagne (Finistère), en Aquitaine (Basses-Pyrénées et Gironde), en Charente, dans les pays de la Loire (Loire-Inférieure), en Picardie (Somme et Aisne), dans le centre (Loiret, Loir-et-Cher), en Bourgogne (Yonne, Nièvre) et en Champagne (Aisne, Aube). En fait, les premières ramifications sont établies grâce aux contacts personnels des membres du Comité directeur qui prospectent dans de multiples directions pour le compte du mouvement.

Plan de l'expo

Crédits

Biographie(s)

Ile-de-France haut ▲

La région Ile-de-France est le lieu de naissance du journal et du mouvement Libération-Nord. A ce titre, elle concentre de nombreux militants et cadres du mouvement aussi bien à Paris (et dans le département de la Seine), que dans les départements limitrophes de la Seine-et-Oise et de la Seine-et-Marne. A signaler, la grande osmose entre les groupes de Paris et de la banlieue.

Champagne-Ardenne haut ▲

Dans l’Aube, les premiers groupes rassemblent des universitaires, des cheminots, des industriels : ils forment rapidement un embryon d’organisation qui vient en aide aux prisonniers évadés, pratique la récupération d’armes, distribue Libération. Ensuite, ils procèdent à des sabotages et créent des maquis. En revanche, dans la Marne, la composition du groupe entraîne des activités différentes : la lutte contre la Charte du travail, puis le STO, qui nécessitent la fourniture de faux papiers et de lieux de refuges aux réfractaires. Les cheminots, quant à eux, pratiquent des sabotages sur les voies ferrées.

Bourgogne : l'exemple de l'Yonne haut ▲

L'implantation de Libération-Nord dans l'Yonne peut être datée de juin 1943, de nombreux éléments en témoignent. Elle se réalise simultanément par deux voies qui ne semblent pas avoir été coordonnées. D'un côté, Henri Ribière prend contact avec Pierre Vauthier, professeur à Joigny, qui a été secrétaire fédéral de la SFIO de 1933 à 1939, et le charge d'organiser Libération-Nord dans le département. D'un autre côté, Jean Texcier envoie Jean Chapelle (" Verneuil "). Cette décision est confirmée à la fois par Jean Chapelle (" Vers juin 1943, la direction clandestine du mouvement Libération-Nord délègue dans l'Yonne un étudiant parisien, Verneuil "), et par Pierre Vauthier qui indique que J. Chapelle a été délégué pour le Tonnerrois (" liaison Jean Texcier ")...

Picardie haut ▲

En Picardie, les groupes les plus précoces sont ceux de l’Aisne et de la Somme. Spontanément, l’activité se concentre sur la collecte de renseignements concernant le trafic ferroviaire et les déplacements de troupes, ainsi que la reproduction et la distribution du journal. Dans la Somme sont aussi mises en place des chaînes d’évasions pour les prisonniers français et britanniques, et donc la fabrication et la mise en circulation de fausses cartes d’identité et de tickets de ravitaillement. A la fin de l’année 1943, le groupe se dote d’une organisation militaire qui ravitaille les maquis de la forêt d’Eu, exécute des sabotages d’installations ferroviaires et de lignes de télécommunications, réceptionne des parachutages et stocke des armes.

Poitou-Charentes haut ▲

Le mouvement est également bien implanté dans la région Poitou-Charentes. En Charente et en Charente-Maritime, le responsable des départements fut, dès décembre 1940, Edmond Grasset ; il devait tomber le 8 mai 1944, à Paris, dans un guet-apens monté par la milice et fut exécuté sur le champ. Le docteur Michel Boucher, adjoint d’Edmond Grasset, fut déporté à Buchenwald d’où il revint. Dans les Deux-Sèvres, les responsables furent le général Lugan, le général Faucher, A. Malroux (l’un des 80 députés ayant voté contre Pétain en juillet 1940 ; arrêté en juillet 1943, il devait mourir en déportation), E. Beche et son épouse, Renée Berthier, les lieutenants Louva-Valentin et Rateau. A Saint-Maixent, de nombreux officiers adhérèrent à Libération-Nord et participèrent activement au combat. Deux militants de Libé-Nord furent fusillés et 18 déportés (dont 4 morts en déportation). Enfin, dans la Vienne, les responsables départementaux de Libération-Nord furent G. Delaunay, H. Huyard et J. Madelrieu qui devait mourir sous la torture.

Centre haut ▲

Placées sous l’autorité d’A. Pontoiseau, du général Challe, d’Agogué et d’Aubrun, les sections du Cher de l’AS de Libération-Nord furent des plus actives. Huit militants de ce département furent fusillés et dix déportés. En Eure-et-Loir, les responsables étaient E. Vivier et Gagnon. Libération-Nord organisa dans ce département le maquis de Fréteval qui fut d’une rare efficacité lors des combats de la libération. Robert Mauger fut responsable départemental du Loir-et-Cher. Dans ce département, quatorze membres de Libération-Nord furent déportés, dont six moururent en déportation. Jean Meunier assuma la responsabilité de Libération-Nord pour l’Indre-et-Loire. L’action y fut intense et marquée par de lourds sacrifices. Ses adjoints, Mme Choureau, Nay et Ballan devaient mourir en déportation, ainsi que cinq autres résistants du mouvement, quarante-deux revinrent des camps.

Pays de la Loire haut ▲

Libération-Nord était le plus important des mouvements de Résistance en Mayenne. Son commandement était assuré par A. Counord, dont les adjoints furent les commandants Busquet de Caumont et de Raulin, P. Costes, R. Guérin et le docteur Quiennec. 138 membres du mouvement furent déportés, dont 78 ne revinrent pas.
Dans la Sarthe, les responsables étaient R. Bouvet et H. Lefauvre. 30 militants furent déportés dont cinq moururent en déportation.
Dans le Maine-et-Loire, le responsable de l’action militaire fut le colonel Canard (ancien officier de chars). Mme Bithorel assuma dans l’organisation de lourdes responsabilités, ainsi qu’Alexandre Peltékian. Trente militants du mouvement furent déportés, dont sept moururent en déportation.
En Loire-Inférieure, là encore, l’action des sections paramilitaires de Libération-Nord fut prépondérante et lourde de sacrifices. Le mouvement Libération-Nord a payé un lourd tribut dans ce département avec onze fusillés, 135 déportés dont 62 morts en déportation. 

Normandie haut ▲

L'action des réseaux Eleuthère et Cohors-Asturies fut prépondérante dans le Calvados, notamment à l'époque du Débarquement. Les responsables départementaux furent Achille Thouin et Guedon. 
Dans la Manche, les responsables furent R. Schmidt, Bochet, Leclerc, Gardon, J. Goubert (fusillé le 16 juin 1944).
Six militants de ce département décédèrent en déportation, dont R. Brule ; 5 revinrent des camps dont G. Ronceray. 

En Seine-Inférieure, Libération-Nord fut dirigé par Raoul Leprettre, G. Brutelle, Capdeville, Villain, Corroy et Legout. 

Auteur(s) : Département AERI
Source(s) :

Informations transmises par l'association Libération-Nord.

Bretagne haut ▲

En Bretagne, le mouvement se développe en 1941 grâce à François Tanguy-Prigent et Jean Gosset. Les milieux socialistes, syndicalistes et la fonction publique constituent le terrain de recrutement principal du mouvement. En mai 1943, à Rennes, Heurtier, pharmacien, constitue avec son fils, Honoré Commeurec, Guyader et Louviot, le premier noyau du mouvement. Des quatre départements bretons, les Côtes-du-Nord furent organisées l’avant dernier, le dernier étant le Morbihan. Les membres de Libération-Nord hébergent et s’occupent de l’évasion d’aviateurs alliés (réseau d’évasion Bordeaux-Loupiac et de renseignements Cohors-Asturies et Eleuthère.)

En Bretagne les principaux responsables de Libération-Nord furent :

En Côtes-du-Nord, Georges Heurtier, déporté, Yves Lavoquer, Guennebaud, Charles Bescont.
Dans le Finistère, Aldéric Lecomte, Louis Dupoux
En Ille-et-Vilaine, Honoré Commeurec, Victor Louviot
Dans le Morbihan, Maurice Marchais, Joseph Rollo

Une mention particulière doit être attribuée à l'efficacité des sections AS de Libération-Nord dans cette région. Leur action fut placée sous l'autorité du général Audibert et de Tanguy-Prigent, de Yves Lavoquer et de Salaün. A titre d'exemple, indiquons que dans le Finistère, sur 11 000 FFI, 6 000 relevaient de Libération-Nord. Les pertes furent lourdes, parmi lesquelles on ne peut manquer de rappeler la mort en déportation de Mme la Générale Audibert et l'assassinat par la Gestapo d'Agnès de la Barre de Nanteuil, agent de liaison du général Audibert, affreusement torturée.

Source(s) :

Sources : WIkiArmor.
Un mouvement de Résistance, Libération-Nord, plaquette réalisée par l'association Libération-Nord.

Nord-Pas-de-Calais haut ▲

Dans cette région, composée des départements du Nord et du Pas-de-Calais, l'action résistante présentait des risques particulièrement élevés en raison de l'étroite surveillance exercée par l'ennemi.