De l’Armée juive à l’Organisation juive de Combat (OJC)

L'Armée juive (AJ) est mise en place à Toulouse au cours du mois de janvier 1942 par la conclusion d’un accord entre Abraham Polonski et le dirigeant sioniste Aron Lublin (dit Lucien). Elle est la suite d’une première organsation créée à Toulouse en 1940 par David Knout. L’AJ devient une organisation structurée avec des objectifs précis : la lutte contre les nazis avec, à terme, l’établissement en Israël. En 1943, par la signature d’un accord avec le Joint, l’AJ obtient des fonds lui permettant d’assurer ses missions de sauvetage et sa volonté de lutter par les armes. Plus encore, le MJS et les EIF concluent avec l’organisation différents accords, qui permettent de sauver un nombre plus conséquents de vie, mais aussi de combattre avec plus de force l’occupant. Suite à ces accords, l’AJ prend la nouvelle appellation d’Organisation juive de combat (OJC), en hommage aux insurgés du ghetto de Varsovie.
En 1944, l’AJ créé des groupes de combat dans certaines villes de France dont les principales sont Toulouse, Lyon, Nice, Limoges et Paris. Elle installe des maquis dans le Tarn et dans le secteur du Chambon-sur-Lignon. Le Peloton Trumpeldor du Corps franc de la Montagne noire issue des maquis de l’AJ du Tarn prend part aux combats de la libération dans le Tarn. Dans le capitale, la section parisienne de l’OJC rattachée aux corps-franc Alerte du MLN prend également une part active aux combats de la Libération.
L’Organisation Juive de Combat est reconnue dans le cadre des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), sous le numéro 884, par la 17e Région militaire dont le siège était à Toulouse.

Auteur(s): Fabrice Bourrée

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Bibliographie

L’Armée juive haut ▲

L'Armée juive voit le jour à Toulouse au début de l'année 1942 ; elle fait suite à une première organsation fondée en août 1940 dénommée la Main forte et dont l'un des objectifs était d’aider les internés de la région toulousaine. Les modalités d’action se concentrent sur le sauvetage des Juifs de France et le passage en Espagne de combattants désireux de rejoindre les armées alliés. Le premier corps franc est fondé à Toulouse et placé sous la direction d’Albert Cohen. 

Créée par Abraham Polonski, lui-même co-fondateur avec David Knout de la Main forte, et Aron Lublin (Lucien), l'Armée juive élargit son comité directeur au gré des accords passés avec les autres organisations : l'American Joint Distribution Committee (JOINT) qui finance son activité depuis la Suisse, le Mouvement de la jeunesse sioniste (MJS) et les Eclaireurs Israelites de France (EIF). C'est ainsi que Simon Levitte (MJS), Robert Gamzon (EIF) ou encore Jules Jefroykin (JOINT) intègrent le comité directeur dont sont également membres Alexandre Kowarsky, Léonard Zupraner, Frédéric Hammel (EIF).  Suite à ces accords, l'Armée juive prend la nouvelle appellation d'Organisation juive de combat (OJC). 

L'organisation dispose d'un journal clandestin, Quand-même, qui paraît de décembre 1943 à juin 1944 et dont la direction est assurée par 
Moïse Finkelstein (Michel Fink) puis par Thomas Bauer.

Auteur(s) : Guillaume Pollack

Le corps franc de Toulouse haut ▲

Si Toulouse est le siège du Comité central directeur de l’AJ, c’est également là qu’est fondé en novembre 1941 le premier corps franc, placé sous les ordres d’Albert Cohen (dit Bébé). Les missions qui lui sont assignées sont les convoyages vers l’Espagne et le recrutement de volontaires pour les maquis de l’AJ implantés dans le Tarn. Malgré la répression qui frappe le groupe – notamment la mort d’Ariane Fixman-Knout et Thomas Bauer le 22 juillet 1944 - le corps-franc de Toulouse participe, toujours sous les ordres d’Albert Cohen, aux combats de la libération.

Auteur(s) : Fabrice Bourrée

Le corps franc de Lyon haut ▲

Le corps franc de Lyon, créé et dirigé par Ernest Lambert, a son siège dans une petite papèterie au 149 Grande-Rue-de-la-Guillotière qui sert de planque et de cache d’armes. Le dépôt est tenu par Anne-Marie Bonnard, la compagne d’Ernest Lambert et elle-même co-fondatrice de ce groupe de Lyon. L’une des missions assignées au groupe est d’aider au sauvetage des enfants et de favoriser leur passage en Suisse. En juin 1944, le corps-franc détruit à l’explosif les locaux de l’UGIF, vides de tout personnel. Après l’arrestation d’Ernest Lambert le 29 juin 1944, Maurice Hausner prend la direction du groupe.

Auteur(s) : Alexandre Bande

Le corps franc de Nice haut ▲

Crée en juillet 1943 sous la direction de Jacques Waintraub, Raymond Heyman et Henri Pohorylès, le groupe franc de Nice entre en action en septembre 1943 après l’armistice italien et l'arrivée des Allemands sur la Côte d'Azur d. Ce groupe se fait plus particulièrement remarqué par son action efficace, sous la direction de Maurice Loebenberg dit Cachoud, contre les forces de répression et les nombreux dénonciateurs qui sévissent dans la ville. Ces opérations contribuent à affaiblir les ravages causés par la Gestapo parmi la population juive de Nice et de la région.

La section parisienne de l’AJ haut ▲

L’armée juive devenue OJC suite à la signature d’accords avec le MJS et les EI s’implante dans la capitale au début de l’année 1944. André Amar, officier de réserve, devient le chef du groupe parisien de l’OJC tandis que César Chamay prend la direction de son service de renseignements et Ernest Appenzeller du corps-franc. Un service de faux-papiers est mis en œuvre en lien avec Maurice Loebenberg, responsable du service des faux-papiers du Mouvement de libération nationale (MLN). A la mi-juillet 1944, les principaux responsables sont arrêtés par la Gestapo. Démantelé par cette vague d’arrestations, le corps franc de l’OJC de Paris réussit cependant à reconstituer une unité combattante grâce à des renforts venus de Nice et de Lyon.

Auteur(s) : Fabrice Bourrée

Le groupe de Limoges haut ▲

En novembre 1942, Sender Szejner, récemment évadé d’un stalag, est chargé d’organiser l'Armée juive à Limoges. Chef régional de l'organisation, il met sur pied un service de faux-papiers, une chaîne de passage à destination de l’Espagne puis un groupe franc. Entré dans l’organisation au début de l’année 1943, Jean-Paul Bader exerce la fonction d’agent de liaison entre Limoges et Périgueux. En juillet 1943, il rejoint les maquis de Vabre. Eugène Bass participe également dès le début de l’année 1943 aux activités du groupe limousin de l’AJ, que ce soit au service des faux-papiers ou en qualité d’agent de liaison. Elie Eizykman, quant à lui, renforce le service des faux-papiers à la fin de l’année 1943 et établit de nombreux contacts avec diverses administrations, ainsi qu’avec les commissariats de Limoges, qui permettent l’établissement de pièces d’identité.
Chef de la « section adultes » de la Sixième à Rodez, recherché par la police, Josué Lifshitz rejoint l’Armée juive et est envoyé à Limoges comme instructeur militaire puis chef du corps-franc. Après instruction, les recrues sont convoyées vers Toulouse avant de rejoindre le corps franc de la Montagne noire ou l’Espagne. C’est le cas notamment de Marius Lewenglik qui, après avoir suivi l’instruction militaire dispensée par Lifshitz et participé aux actions du groupe franc de Limoges, rejoint le maquis de l’Espinassier en qualité d’instructeur en mars 1944.

Auteur(s) : Fabrice Bourrée