« Naissance » d’un patriote

« Serge Ravanel vouait à la France une passion exigeante... Il voyait en elle, comme beaucoup de descendants d’immigrés européens, une personne qui empruntait les traits de la Justice et de la Liberté » (1). Cette ardente foi patriotique qui coulait dans ses veines l’a conduit tout naturellement vers la Résistance considérant « qu’il fallait mettre ses actes en accord avec ses paroles » (2). L’attachement entier, désintéressé et intransigeant qu’il manifeste à l’égard de son pays est pour le moins bouleversant. Rien ni personne ne déstabilise ce « socle patriotique » (3)... Et ces années de Résistance ont été pour Ravanel le moyen de le consolider.

Sources : (1) Allocution de M. Jean-Marie Bockel, secrétaire d’État à la défense et aux anciens combattants prononcée dans la cour d’honneur des Invalides lors de la cérémonie d’hommage à Serge Ravanel. (2) Serge Ravanel interviewé par Alain Vincent le 18 novembre 2003. (3) Discours de Raymond Aubrac prononcé le 5 mai 2009 en l’hommage de Serge Ravanel, Hôtel national des Invalides.


«Birth» of a patriot

«Serge Ravanel was passionately loyal to France...he saw in her, like many other descendants of European immigrants, a country based on justice and liberty.» This sustaining patriotism is what inevitably drew him to the Resistance, as did his belief that «one must act according to what one promises.» His unmitigated devotion for his country is deeply moving, and nothing could ever shake this «foundation of patriotism» of his...and the years of the Resistance would do nothing less than strengthen it.

Traduction : Catherine Lazerwitz

Auteur(s): Emmanuelle Benassi

Plan de l'expo

Crédits

Bibliographie

L’empreinte maternelle haut ▲

Il y a des valeurs que l’on lègue, le patriotisme en est une. Serge Asher est né patriote. C’est un capital certain que sa mère entretient et développe par une éducation imprégnée de valeurs et de volonté. Il l’intègre avec force et intelligence. Sans aucun doute, le jeune Ravanel possède très tôt un potentiel d’action, les ressources nécessaires pour affronter les obstacles et les résistances qui se dresseront face à lui. En outre, la délicate situation familiale qu’il est contraint d’accepter, dès son plus jeune âge, contribue à un certain aguerrissement de la vie et vient renforcer le solide paquetage dont il doté.


His Mother's Influence

There are several characteristics that we pass on to our children, and patriotism is one of them. Because of his mother, Serge Ravanel was born a patriot. His mother, Pauline Schûck, instilled in him an education based on morals and ambition. Combined with a fine intelligence, the young Ravanel was clearly destined for something great. This potential as well as the resources he had gained from a difficult childhood gave him a sense of perseverance, and further strengthened all that his mother had cultivated within him.


Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s) : Emmanuelle Benassi

Septembre 1939 à juin 1940 : frustration et incompréhension haut ▲

Serge Asher s’apprête à quitter la France pour l’Angleterre lorsque, le 3 septembre, la France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne. Patriote intransigeant, il est extrêmement préoccupé par cette nouvelle d’autant plus qu’il a pu, au cours de ses séjours passés en Autriche, évaluer le danger et la menace que représente le parti nazi d’Hitler et sa puissante armée. Toutefois, il est loin d’imaginer, comme la plupart de ses compatriotes, que la situation tournera si vite au chaos.
Jeune étudiant, et naturellement optimiste, il ne s’inquiète pas outre-mesure des « bizarreries et des anomalies » qui caractérisent cette « drôle de guerre », au cours de laquelle « rien ne se déroule de façon habituelle. » Malgré ses faiblesses, il sait que « l’armée française possède des matériels d’excellente qualité » et, fort des propos rassurants véhiculés par le gouvernement de Paul Reynaud, il veut croire en une possible victoire le moment venu.

Sources : Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995.

September 1939 to June 1940 : Frustration and Disbelief

Serge Asher was ready to leave for England as soon as September 3rd when France and England declared war on Germany. He was even more preoccupied by the news because he had witnessed the danger of the Nazi party, both their menacing ideology and their powerful army, while in Austria. But because he was a young student and optimist, he didn't think much of the «bizarre and abnormal» happenings during the «Phony War» because, as Ravanel puts it, «nothing was normal at the time. » Ravanel did believe the French army could win and that it had «the best weapons and resources» thanks to Paul Reynaud and the French government's assurances. And so he, like the rest of France, could not foresee or even imagine how quickly the situation would devolve into chaos.

Source: Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Seuil publications, 1995.

Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s) : Emmanuelle Benassi

Premiers pas vers l’esprit de Résistance haut ▲



Le 19 juin, après deux semaines passées à Poitiers, l’école d’artillerie s’installe dans le Limousin en zone Sud, dans la région de Saint Junien. Deux mois de désœuvrement complet à vivre en campement donnent à Serge Asher, l’occasion de réfléchir à l’aveuglement, l’irresponsabilité et au laxisme de « nos hommes politiques » qui conduisirent finalement la France vers ce chaos, cette désastreuse et humiliante situation.

Sources : Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995.

        First Steps towards the Resistance

June 19th, after two weeks in Poitiers, the military moved its students once again, this time to Limousin in the Region of Saint Junien, in the Free Zone. Two months of living in a camp with nothing to do but think gave Serge Asher time to reflect on the ignorance, carelessness and laziness of «France's politicians» who were to blame for the chaos and humiliating defeat of the country. Needless to say, he was frustrated.

Source: Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Seuil publications, 1995.

Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s) : Emmanuelle Benassi

Premiers pas, premiers actes haut ▲



Au printemps 1941, Serge Asher poursuit ses études à Polytechnique tout en étant à l’affût de toute occasion lui permettant de manifester son refus de la défaite. Malgré l’appel du général de Gaulle, l’idée de la Résistance est, à cette période de la guerre, encore neuve et demeure le fait d’actes isolés. Au gré des hasards, des rencontres et des contacts, l’année 1941 est pour lui le commencement des ses actes de résistant.
« Je ne suis pas un résistant de 40, pour moi la Résistance a commencé en 41 »
. Avec le groupe du général Cochet...

 

                  First steps, first acts

In the spring of 1941, Serge Asher continued his studies at Polytechnique, all the while waiting for any chance to fight back. He still refused to accept France's defeat. Despite General de Gaulle's call for action, the Resistance at that point was still very small and disorganized.
«I wasn't a Resistant in 1940, for me, the Resistance began in 1941.»
And so, thanks to contacts and pure chance, Serge Asher would begin his life as a Resistant with General Cochet and his group...


Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s) : Emmanuelle Benassi
Source(s) :

Serge Ravanel interviewé par Yves Blondeau le 9 juin 2006.


Serge Ravanel interviewed by Yves Blondeau on June 9, 2006.