> De la propagande à l'action armée (1943 - printemps 1944)
De la propagande à l'action armée (1943 - printemps 1944)
Le débarquement anglo-américain au Maroc et en Algérie le 8 novembre 1942 entraîne en représailles l’invasion de la zone sud par les Allemands. Ces événements accélèrent, sous l’égide de Jean Moulin, le processus d’union de la Résistance avec les syndicats et partis politiques de toutes obédiences apportant au général de Gaulle, tenu à l’écart par les Alliés, une légitimité indéniable. La mise sur pied par Jean Moulin du Conseil de la Résistance, réuni en séance plénière le 27 mai 1943 à Paris, assure une forte représentation à Libération-Nord avec Charles Laurent puis Henri Ribière (pour le mouvement), Louis Saillant (CGT) et Gaston Tessier (CFTC).
Le prix humain est de plus en plus lourd. En mars 1943, Christian Pineau a été arrêté à Lyon puis déporté à Buchenwald ; Jean Cavaillès, chef de Cohors, est arrêté en août boulevard Saint-Michel à Paris. Jean Gosset qui prend alors le relais, est arrêté à son tour en gare de Rennes le 24 avril 1944 et déporté à Neuengamme fin juillet.
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Libération-Nord a désormais deux priorités : la lutte contre le Service du travail obligatoire (STO) par la fabrication de faux papiers et l’action armée. L’organisation paramilitaire de Libération-Nord était jusque-là peu développée par rapport aux autres mouvements malgré la présence de nombreux officiers de carrière. De retour de Londres en 1943, Cavaillès organise des groupes francs et charge le colonel Zarapoff, aidé de Jean Gosset, de constituer l’Armée secrète (AS) du mouvement. Mais les volontaires manquent la plupart du temps d’instruction militaire et d’armes.