Les compagnies civiles et la mobilisation

À partir de février 1943, la montée au Vercors des premiers jeunes gens fuyant le Service du Travail Obligatoire (STO) montre les limites du massif pour accueillir des camps dans la clandestinité. D’un point de vue logistique, il fallait en effet nourrir, organiser, encadrer, voire armer, plus tard, ces jeunes qui n’étaient pas encore des combattants. De plus, la sécurisation des camps ne permettait pas d’aller au-delà de 350 à 450 personnes au total. Que faire des autres hommes résolus à ne pas partir pour l’Allemagne ?  En parallèle des camps, des jeunes ont tout de même réussi à se maintenir à leur domicile où celui d'un proche, voire sur leur lieu de travail avec des fausses cartes d’identité fournies grâce à des complicités dans les mairies. Patiemment incorporés clandestinement dans des compagnies « dormantes », dites « civiles » ou « sédentaires », ils constituent six unités commandées et encadrées en mesure d’être mobilisées sur ordre, même si elles sont peu formées sur le plan de l’instruction militaire.

Il s’agit de :

- La compagnie civile Prévost (Goderville), réunissant les corps francs du plateau, basée dans le secteur de Saint-Nizier-du-Moucherotte ;

- la compagnie civile Paul Brisac (Belmont), comprenant entre 180 et 250 hommes, majoritairement de Grenoble, qui se postera à Saint-Nizier-du-Moucherotte ;

-  la compagnie civile Fernand Crouau (Abel), forte d'environ 400 hommes, essentiellement de Romans, basée à la Balme-de-Rencurel ;

- la compagnie civile Ullmann (Philippe), composée de trentaines (trente hommes répartis en équipes de six), déployée dans la forêt des Coulmes ;

- la compagnie civile Bordenave (Dufau)

- la compagnie Bourdeaux (Fayard), recrutée dans le pays de Royans, installée dans la forêt de Lente

- la compagnie civile Piron (Daniel), qui, après quelques engagements dans la Drôme, est affectée à la défense de Presles. Ses effectifs passent de 60 à 126 combattants.

Les compagnies Abel et Daniel viennent de la Drôme ; la compagnie Belmont de Grenoble, la compagnie Philippe regroupe les compagnies civiles mises en place progressivement sur  le secteur nord du Vercors (ou Vercors-nord, à savoir le secteur des Quatre Montagnes) ; la compagnie Goderville comprend des groupes francs de la Drôme et du Vercors-nord. Répondant à l’ordre de mobilisation du 9 juin 1944, elles rejoignent leurs lieux respectifs de regroupement sur le Vercors. Suite à l’afflux imprévisible d’autres volontaires, elles sont renforcées en hommes peu formés, mal équipés, non armés. Tout est à faire, et dans l’urgence, pour former les compagnies et les engager conformément au plan d’A. Le Ray, qui consiste notamment à verrouiller les accès au massif.

Toutes ces unités porteront, après la Libération, l’insigne des Pionniers et combattants volontaires du Vercors.

Auteur(s): Julien Guillon et Guy Giraud

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La montée au Vercors des volontaires sédentaires haut ▲

Les effectifs des camps du Vercors oscillent entre 300 et 450 hommes selon la rigueur du climat, le moral des hommes, la maladie, les blessures. Aller au-delà de ce nombre entraînerait des difficultés de soutien, de sécurité, d’encadrement et d’équipement, en armes notamment.

Des volontaires restent donc à leur domicile et sur leur lieu de travail. Ils sont rassemblés en compagnies en mesure de répondre à l’appel d’une mobilisation sur le massif. Ces unités, peu instruites et peu armées proviennent de la Drôme (Romans) et de l’Isère (Grenoble). Certaines sont sur place dans le Vercors (Villard-de-Lans, Autrans). Elles sont appelées « compagnies civiles ou sédentaires ». Cependant, des groupes francs « sédentaires », à faible effectif, se rassemblent pour une mission précise et retournent ensuite à la normalité de la vie quotidienne. Regroupés à la mobilisation, ils constituent une compagnie spécifique (Compagnie Prévost, Goderville). Ces combattants seront armés suite à la réception des parachutages.

La compagnie du Trièves, commandée par le lieutenant Champon, monte dans la région du Grand-Veymont - Grande Cabane pour en assurer la défense, après les opérations allemandes de repésailles menées dans la zone où elle stationnait.

La compagnie de travailleurs travaille à l'aménagement du terrain d'atterrissage de Vassieux-en-Vercors.

 

Tableau

Les principales unités du Vercors en juillet 1944

 

Unités

Chef de corps

Zone d’activité

6e BCA

Chef de bataillon

Costa de Beauregard

(Durieu)

Corrençon, Villard-de-Lans, Méaudre, Autrans

12e BCA

Chef de bataillon Ullmann

(Philippe)

Rencurel, la Balme-de-Rencurel, Presles...

14e BCA

Capitaine Bourdeau

(Fayard)

Lisière ouest et sud-ouest de la forêt de Lente

11e Cuir.

Capitaine Geyer

(Thivollet)

Vassieux-en- Vercors

Un escadron de protection est posté à Saint-Agnan-en-Vercors

Auteur(s) : Guy Giraud