Les FTP-MOI, l’UJJ et l’UJRE dans les combats de la Libération

Les résistants juifs qu'ils soient de l'UJJ, de l'UJRE ou des FTP-MOI participent activement aux combats de la libération. A Villeurbanne, ils sont à la tête de l’insurrection déclenchée le 24 août 1944. A Marseille, ils combattent dans tous les secteurs de la ville. Signe de reconnaissance, ils prennent part au défilé de la Victoire le 29 août 1944. Dans la capitale, l’UJRE met en place une milice patriotique juive. Forte de 150 à 200 membres, elle est notamment chargée de prendre possession des locaux occupés par l’UGIF. Ses détachements et groupes participent également à la construction des barricades, à la libération des mairies d’arrondissements et autres édifices publics.

Auteur(s): Fabrice Bourrée

Plan de l'expo

Crédits

Partenaires

Bibliographie

La libération de Marseille haut ▲

Le 15 août 1944, le débarquement des troupes alliées et françaises sur le littoral varois donne le coup d'envoi de la libération de la Provence. La Résistance, sur le pied de guerre depuis le débarquement de Normandie, multiplie les actions malgré la répression qui la frappe en juillet et août 1944. Elle contribue par ses sabotages à la paralysie des moyens de communications et à la progression plus rapide que prévue des troupes alliées en direction de Marseille.
Dés le 18 août, des actions de guérilla contre les troupes allemandes débutent dans le quartier de la Pomme. Le 19 août, un tract de la CGT appelle à la grève générale insurectionnelle. Les groupes juifs des FTP-MOI avec les groupes italien et arménien paralysent les tramways. Les combats se portent vers la préfecture qui est enlevée le 21 août dans l'après-midi. Malgré les réticences du général de Lattre de Tassigny, le 23 août, les tiraillleurs algériens pénètrent dans la ville. La jonction s'opère avec les FFI. Les combats continuent jusqu'à la reddition du général Schaeffer, commandant la place de Marseille, auprès du général de Montsabert le 28 août 1944.
Les résistants juifs qu'ils soient de l'Union de la jeunesse juive (UJJ), de l'Union des Juifs pour la Résistance et l'Entraide (UJRE) ou de la section juive des FTP-MOI se retrouvent tous dans les milices patriotiques et les FFI. Ils sont présents dans tous les secteurs de Marseille. Armand Wassermann est mortellement blessé le 21 août dans les combats de la préfecture. Roger Carasso, âgé de 17 ans, est tué le 22 août aux abords de la place Castellane. La Marseillaise, organe du Front national de Libération, rend dans son numéro du 26 août 1944 un hommage ambigü aux résistants juifs qui présentent "une image nouvelle du Juif comme combattant conscient de ses devoirs". Le 29 août 1944, les résistantes et résistants juifs participent sous la bannière des FTP-MOI au défilé de la Victoire.

Auteur(s) : Sylvie Orsoni

L’insurrection de Villeurbanne haut ▲

Villeurbanne est avec Paris, à une échelle certes infiniment plus petite, une des très rares villes du pays qui connut une véritable insurrection. Pendant trois jours, du 24 au 26 août 1944, Villeurbanne, ainsi que certains quartiers du nord-est de Lyon se couvrent de barricades et échappent totalement à l’occupant. A la tête de ce mouvement insurrectionnel prennent place les FTP-MOI du bataillon Carmagnole et les combattants de l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) et de l’Union de la Jeunesse Juive (UJJ). L’insurrection a fait près de deux cents victimes dont quarante morts parmi les insurgés et les Villeurbannais. 

Auteur(s) : Claude Collin

La milice patriotique juive et la libération de Paris haut ▲

Officialisées par le Conseil national de la Résistance le 15 mars 1944, les milices patriotiques se mettent lentement en place sous l’impulsion de militants communistes. A l’image de ces milices patriotiques, l’Union des Juifs pour la Résistance et l'Entraide (UJRE) envisage la création d’une milice spécifiquement juive dans la capitale. Dépêché de Lyon où il est l’un des principaux cadres militaires de l’UJRE, Jacob Tancerman est chargé d’en assurer la mise en œuvre et l’encadrement. Il est secondé, entre autres, par Robert Endewelt. A partir du mois d’avril, les organisations clandestines, dont l’UJJ, lancent des appels à rejoindre cette formation.
Lors de l’insurrection parisienne, la milice patriotique juive compte 150 à 200 membres et se charge de prendre possession des locaux précédemment occupés par l’UGIF. Les détachements de la milice patriotique juive participent également à la construction des barricades, à la libération des mairies d’arrondissements et autres édifices publics. Plusieurs combattants perdent la vie durant ces combats dont Michel Zaltzermann, dit commandant Fred, l’un des fondateurs du détachement Carmagnole, détaché de Lyon à Paris pour y renforcer les combattants juifs.
Après la libération de Paris, une centaine de membres de la milice patriotique juive intègre la compagnie Marcel Rayman qui se forme à la caserne de Reuilly sous le commandement de Jacob Tancerman.

Auteur(s) : Fabrice Bourrée