Les acteurs

Les Italiens, dirigés par le général De Castiglioni, occupent le Sud-Est de la France de novembre 1942 à septembre 1943. Ils sont peu virulents, mais leur service secret de police politique, l'Organizzazione di Vigilanza e Repressione dell’Antifascismo (OVRA), est efficace. Face au développement de la Résistance en Vercors, l’adversaire engage progressivement ses moyens d’action. Les occupants italiens parviendront à éliminer le premier comité de combat du Vercors.

Les Allemands, emmenés par le général Niehoff, envahissent la zone libre le 11 novembre 1942 suite au débarquement allié en Afrique du Nord, avec pour objectif de s'emparer de la flotte française de Toulon. Ils reprochent aux Italiens leur manque d’efficacité dans la lutte antiterroriste et le contrôle des juifs. La 157e DR du général Pflaum se déploie à l’est du Rhône, appuyée par le Sipo/SD (Sichereitsdienst) et la milice française.
La relève des unités italiennes donne lieu à de violentes oppositions entre les deux armées, notamment à Grenoble.

Dans le même temps, la résistance naît d’initiatives individuelles ou de petits groupes. La décision des Allemands, appuyés par le gouvernement de Vichy, d’instaurer le Service du travail obligatoire (STO) va progressivement faire augmenter les effectifs dans les zones-refuges qui s'organiseront en camps puis, plus tard, en unités de type militaire.

Le développement des camps impose la mise en place d’une gouvernance bicéphale civile et militaire. Si cette gouvernance connaît des évolutions pour pallier les arrestations de certains de ses membres, elle se place dans la double continuité du mouvement Franc-Tireur, qui rassemble des civils et des militaires, et de la perspective du Projet Montagnards. Civils et militaires connaîtront parfois des oppositions sans conséquences graves.

La gouvernance conduite par E. Chavant et F. Huet, dès l’été 1944, saura maîtriser les problèmes d’organisation dans les domaines du soutien de la population et de l’organisation des structures des camps, notamment au moment de la mobilisation du 9 juin 1944.

Les Allemands, soucieux de préserver leur liberté de circulation sur les itinéraires des Alpes et de la vallée du Rhône, s’engageront en force le 21 juillet 1944 sur l’ensemble du massif. Le résultat des combats découle de l’évaluation du rapport des forces des belligérants.

Auteur(s): Guy Giraud et Julien Guillon

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Les occupants haut ▲

De novembre 1942 à septembre 1943, les troupes italiennes d'occupation opèrent depuis Grenoble, sous les ordres du général de Castiglione. Elles sont peu agressives mais disposent d'un service de renseignement efficace, l'OVRA qui, par exemple, dispersa le premier Comité de combat du Vercors.

À partir de l'automne 1943, les Allemands chassent violemment les Italiens, qu'ils jugent peu efficaces dans la répression. Ils s'installent à leur tour, et, sous les ordres du général Pflaum, traquent les maquis de l'Ain, de la Haute-Savoie, de la Drôme et de l'Isère notamment. Avec l'aide de la Gestapo et des collaborateurs et tandis que la Résistance est très active, ils traquent résistants et juifs. On sait que, dans le Vercors en particulier, les méthodes de l'occupant allèrent jusqu'aux crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Auteur(s) : Philippe Huet

La gouvernance du Vercors haut ▲

Après le 22 juin 1940, date de la signature de l’Armistice, des Français ou des étrangers persécutés par les nazis gagnent la zone libre et le refuge du Vercors comme c'est le cas de familles de confession juive, d'Alsaciens ou du lycée polonais Cyprian-Norwid. Certains entreront plus tard dans la résistance.

En 1941 et 1942, les premières initiatives personnelles et les premiers conciliabules, qui seront fédérés par les mouvements, notamment Franc-Tireur, ont posé les jalons d’une Résistance multiforme qui a évolué en fonction de la chronologie des événements. L’instauration de la Relève puis du Service du Travail Obligatoire (STO) a accéléré les modalités de résistance en 1943, même si d’autres motifs conduisent au Vercors par diverses filières clandestines. Des camps sont créés dans le Vercors. La gouvernance bicéphale du Vercors, partagée entre civils et militaires, assure l’encadrement et le ravitaillement de ces troupes hétérogènes. La mobilisation du 9 juin 1944 accentue ce mouvement.

Le besoin en cadres militaires d’active ou de réserve devient un impératif. Il en résulte parfois des difficultés de commandement, les jeunes résistants n’étant pas acquis à certaines formes de discipline jugées désuètes.

Bien que soutenus par la population, la formation des camps entraîne aussi des rapports conflictuels entre civils et militaires, compte tenu du danger présenté par les réactions de l’occupant et de la milice.

Auteur(s) : Guy Giraud et Julien Guillon

Les femmes dans la Résistance en Vercors haut ▲

Les rapports entre les civils et les camps militarisés ont fait l'objet d'études initiées par des historiens, tout comme l'aide concrète de la population aux maquisards. La place et le rôle des femmes du Vercors dans le soutien des camps et du commandement, souvent évoqués, n'ont pas été un sujet approfondi jusqu'à présent. Ces résistantes, rarement armées, sont en majorité restées dans l'ombre des combattants.

Auteur(s) : Guy Giraud