La Drôle de guerre
Après l’invasion de la Pologne, le 1er septembre 1939, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne, le 3 septembre. La mobilisation générale est déclenchée. Avec l’expérience de la Première Guerre mondiale, l'état-major français a fondé sa stratégie sur la défensive et se retranche sur la frontière de l’Est en attendant l'attaque de l'armée allemande. Durant cette période, seules quelques modestes opérations terrestres et aériennes animent le front, d’où le terme de « drôle de guerre ».
L’évacuation des populations des départements lorrains haut ▲
Au cours des années précédant la guerre, des plans très ambitieux d’évacuation des territoires frontaliers susceptibles d’être le théâtre de combats ont été mis sur pied intégrant aussi bien les populations civiles que certains services et industries. Dix-sept départements et territoires de départ sont concernés. Les départements d’accueil, appelés « départements de correspondance » sont situés dans le Centre et le Centre-Ouest, à l’opposé des frontières d’Italie et d’Allemagne. La Charente-Inférieure devrait recevoir 7 000 évacués de la Meuse.
Les premiers réfugiés de Meuse et de Moselle arrivent dès septembre 1939. Sept convois atteignent La Rochelle et sont répartis en ville, à Châtelaillon et dans les villages environnants dans une grande improvisation. Ne sachant combien de temps cela va durer, accueillants et accueillis tentent de s’organiser et les nouveaux arrivants sont encouragés à retrouver un travail complétant leur allocation.
Le Blitzkrieg et l’exode haut ▲
Le 10 mai 1940, l’ample et rapide invasion allemande, déclenchée sur le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas pour contourner la ligne Maginot, abasourdit le pays.
Aussitôt, par train ou par bateau, arrivent à la Rochelle des flots de réfugiés belges, nordistes ou parisiens qu’il faut nourrir, héberger ou envoyer plus loin. La guerre, qu’on ne connaissait jusque-là que par les nouvelles et l’arrivée des blessés, devient une réalité tangible. Il est impossible de chiffrer le nombre d’hébergements effectués et le service des réquisitions est désorganisé. Lancée le 5 juin 1940, la seconde attaque allemande provoque l’exode de la population de la région parisienne. Pendant quelques semaines de juin 1940, la ville est submergée par l’afflux des réfugiés : 10 000 ? 12 000 ? 15 000 ? Nul ne peut dire exactement.
La guerre atteint La Rochelle haut ▲
Dans la nuit du 15 juin, les Allemands bombardent le port de La Pallice et larguent des mines dans la rade. Le 16, le paquebot Le Champlain en heurte une et explose près de Sablanceaux heureusement sans faire de victimes. Les bombardements se renouvellent les jours suivants. Le 19 juin, onze bombes sont lâchées sur la ville et La Pallice. Le Foucault, atteint, brûle en cale sèche. Les autres projectiles touchent le quartier d'habitation, faisant un mort et onze blessés.
Le 20 juin 1940, premier geste de résistance rochelais : les containers à essence de La Pallice sont incendiés dès l’annonce de l’arrivée imminente de l’armée allemande dans la cité. Ainsi détruit, leur contenu ne profitera pas à l’ennemi.