La poche de La Rochelle
Le 1er juin, la BBC annonce par le vers de Paul Verlaine devenu célèbre « Les sanglots longs des violons de l’automne… », l’imminence du débarquement. Les mouvements de résistance ont pour mission de harceler l’ennemi, de couper ses communications et de retarder l’avancée de ses troupes vers le lieu du débarquement, connu le 6 juin : les plages de Normandie. Cette opération réussie, il s’agit ensuite d’empêcher les Allemands de rejoindre leur armée qui se replie sur le Rhin.
Dans le département, l’essentiel des neuf divisions allemandes est stationné sur le littoral, dont deux divisions à La Rochelle. La Résistance dans cette portion de territoire est très affaiblie par les répressions récentes. Pourtant, l’OCM et les FTPF peuvent mobiliser environ 3 500 hommes en juin. Aussi la libération va-t-elle commencer par le sud et l’est du département dans une « marche à la mer » qui vise à couper les relations de l’occupant entre La Rochelle et Royan. L’arrivée des maquis extérieurs enrégimentés sous la bannière des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) est déterminante dans cette avancée. Le 4 septembre, Jonzac, Saintes et Saint-Jean-d’Angély sont libérées, le 12, Rochefort également. Le Comité départemental de Libération tient sa première séance, à Saintes le 12 septembre, sous la présidence de son responsable, Roger Faraud, et du préfet de la Libération Pierre Verneuil, installé provisoirement dans cette même ville. Les comités locaux de Libération se mettent en place au fur et à mesure de la reprise des territoires. Le 16 novembre, 396 municipalités sont installées (sur 483 communes que compte alors le département).
Le 17 août, Hitler ordonne de défendre les ports de l’Atlantique « jusqu’au dernier homme ». Le 24 août, des troupes allemandes s’enferment et renforcent leurs défenses dans les deux enceintes fortifiées de La Rochelle et de Royan. Le vice-amiral Ernst Schirlitz est nommé commandant de la poche de la Rochelle ; il fait connaître aux autorités civiles de la ville son intention de défendre le camp retranché. Toutes les autorisations de circuler sont retirées aux civils à qui il est conseillé d’évacuer la ville.
Pour l’administration civile de la poche, la préfecture s’organise autour du secrétaire général Désiré Arnaud, ne laissant partir que les personnels qui ne sont pas indispensables à sa bonne marche. Le dispositif est le même pour tous les autres services : par exemple, les enseignants ne peuvent quitter la ville que sur autorisation de leur directeur. Côté municipalités, les services de La Rochelle sont amenés à aider les communes à l’intérieur du fossé anti-char mais pour les besoins des Rochelais évacués, des employés municipaux et un adjoint, Paul Villetorte, installent un bureau à Saintes. Les autorités religieuses s’adaptent aussi ; le pasteur Barraud reste auprès de la communauté protestante. Sur le conseil de D. Arnaud, Mgr Liagre décide d’envoyer son vicaire général Mgr Viaud à Saintes et lui-même demeure avec la majorité des prêtres des paroisses encerclées.
Les civils haut ▲
Dans les premières semaines de l’encerclement, pour les particuliers, les questions sont rester ou partir ? Où et dans quelles conditions ? Le 23 août, le Feldkommandant Klett entend imposer l’évacuation totale de la ville aux autorités convoquées à la Kommandantur.
Les forces en présence haut ▲
Dans le département, l’essentiel des neuf divisions allemandes est stationné sur le littoral, dont deux divisions à La Rochelle. La Résistance dans cette portion de territoire est très affaiblie par les répressions récentes. Pourtant, l’OCM et les FTPF peuvent mobiliser environ 3 500 hommes en juin. Aussi la libération va-t-elle commencer par le sud et l’est du département dans une « marche à la mer » qui vise à couper les relations de l’occupant entre La Rochelle et Royan. L’arrivée des maquis extérieurs enrégimentés sous la bannière des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) est déterminante dans cette avancée. Le 4 septembre, Jonzac, Saintes et Saint-Jean-d’Angély sont libérées, le 12, Rochefort également.
Le 17 août, Hitler ordonne de défendre les ports de l’Atlantique « jusqu’au dernier homme ». Le 24 août, des troupes allemandes s’enferment et renforcent leurs défenses dans les deux enceintes fortifiées de La Rochelle et de Royan. Le vice-amiral Ernst Schirlitz est nommé commandant de la poche de la Rochelle ; il fait connaître aux autorités civiles de la ville son intention de défendre le camp retranché.
Les événements de la poche haut ▲
Des négociations menées entre le commandant Hubert Meyer et le vice-amiral allemand Ernst Schirlitz aboutissent à la signature d’une Convention dès le 20 octobre 1944. Elle ne concerne que La Rochelle et a pour but d’éviter la destruction des installations portuaires et urbaines.
La vie quotidienne dans la poche haut ▲
Les difficultés majeures sont liées au ravitaillement. Quelques bateaux peuvent sortir pour apporter du poisson, les possibilités agricoles des communes encerclées sont importantes mais il faut compter avec les réquisitions allemandes. Les premières semaines, la situation n’est pas trop mauvaise. Mais, très vite, avec la fermeture d’un certain nombre de commerces alimentaires, il apparaît que tous les circuits d’approvisionnement sont désorganisés. Les difficultés sont croissantes avec l’encerclement et les prix augmentent.