Les estimations des pertes

L’évaluation des pertes civiles et militaires de la Résistance en Vercors a donné lieu à plusieurs estimations significativement différentes selon la période prise en compte (de 1942 à 1945 ou seulement 1944), selon l’espace concerné (le Plateau, ses abords, puis vers Lyon et au-delà...) selon le type d’événements (combat, bombardement, exécution, atrocité, déportation, accident...), selon le statut (civil, maquisard), selon l’époque de l’estimation (immédiatement après-guerre ou plus tardivement).

Parmi les sources, citons :

- Les Archives de l’ANPCVV, notamment le fichier des maquisards et surtout le « Livre de l'état civil » recensant les pertes, établi à partir de septembre 1944 et renseigné jusque la fin 1945. Ce dernier donne un chiffre de 463 résistants et 149 civils, et 11 sans statut indiqué, soit un total de 623 tués.
 
- Le recensement envoyé par les Préfets (Isère pour le Vercors) au ministère de la Défense de l’époque, inclus dans le dossier qui leur était demandé pour valider les actions FFI. Ce travail date de décembre 1947. Ce document donne 525 morts pour la France en Vercors (hors civils) – soit autant que pour tout le reste du département de l’Isère.

- Les nécropoles des Pionniers (1948) portent l’inscription « Aux 750 martyrs du Vercors ».

- Par ailleurs, les chiffres de 639 maquisards et 202 civils tués sont repris d’ouvrage en ouvrage sans que leur origine ne sont clairement identifiée (source Patrice Escolan, Guide mémorial du Vercors Résistant, 1994).

- Dans les années 1960-1970, l'ancien maquisard Joseph La Picirella a publié un recensement personnel des pertes (Joseph La Picirella, Un témoignage sur le Vercors Drôme-Isère).

- Le Mémorial de Lachau a procédé dans les années 1990 à un inventaire systématique des victimes auprès des Communes du Parc. Le nombre recensé est de l’ordre de 800 victimes ; le nom de chacune d’elles a été gravé dans le mur du Mémorial.

- Certaines estimations données lors du 70e anniversaire font état d’un « millier de morts », sans, une fois encore, que ce chiffre ne soit précisément étayé.

- Citons, enfin, l’inventaire des stèles du Plateau dressé par le Général Giraud pour la présente exposition.

Auteur(s): Philippe Huet et Didier Croisier-Muscat
Source(s):

Archives de l’ANPCVV, Grenoble - Fichier des dossiers individuels des maquisards (3 909 noms)

Archives de l’ANPCVV, Grenoble, Livre « Etat Civil » 1944/1945

Service Historique de la Défense (SHD site de Vincennes), Dossier d’homologation des actions FFI – Préfecture de l’Isère, décembre 1947.

Patrice Escolan et Lucien Ratel, Guide Mémorial du Vercors Résistant, Paris, éditions du Cherche midi, 1994, 404 p.

Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors – Drôme Isère, Lyon, Imprimerie Rivet, 1983, 401 p. (pages 387 et suivantes).

Gérard Estève, Directeur du Mémorial du col de Lachau, "Enquête du Parc national régional (PNR) du Vercors auprès des communes du Parc" (massifs et piémonts), Mémorial du col de Lachau, 1994 – Liste de 842 victimes civiles et militaires.

Ouvrage collectif [dir. Olivier Cogne) Vercors 1940-1944, Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère à Grenoble, Collection Patrimoine 2014.
La préface d’André Vallini, Président du Conseil Général de l’Isère, cite « un millier de morts ».

Voir le chapitre « Les lieux de mémoire » dans l’exposition virtuelle « La Résistance en Drôme-Vercors », AERD- Département AERI.

Plan de l'expo

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Le livre "Etat civil" des Pionniers du Vercors haut ▲

La contribution de l’exposition « Vercors Résistant » à la connaissance des pertes en Vercors repose sur l’analyse des données contenues dans le livre "Etat Civil" détenu par les Pionniers du Vercors. Son intérêt est multiple : renseigné à partir de septembre 1944 et jusqu’en 1945, il identifie avec les moyens de l’époque (y compris la presse), les victimes (civils et maquisards) dans 38 communes de l’Isère, 22 de la Drôme, et une du Rhône. Il précise autant que possible les circonstances de la mort, le statut, le sexe des victimes.

L’intérêt de ce document n’est pas tant dans l’évaluation des pertes recensées à l’époque, et qui évoluera, mais plutôt dans l’analyse qu’il permet de proposer pour les dates, les lieux et les circonstances des décès en particulier. Certes incomplète, la présente contribution reste ouverte à la recherche.

Auteur(s) : Didier Croibier-Muscat

Atlas des pertes du maquis du Vercors haut ▲

Sont présentés ci-après divers graphiques et cartes, réalisés pour cette exposition à partir de deux sources :

- la source dite « livre de l'état civil » provenant des archives de l’ANPCVV, datant de fin 1944-début 1945. Si elle est manifestement numériquement incomplète, elle permet en revanche d’approcher la connaissance des dates, des lieux, des circonstances de la mort des résistants et des victimes civiles.

- la source dite « Préfecture » provenant du Service Historique de la Défense (dossier Vercors), date de décembre 1947. Elle concerne les seuls résistants, à l’exclusion des civils. Elle a le mérite d’être un document officiel puisque élément du dossier que chaque préfecture devait adresser au ministère en charge des Anciens Combattants, aux fins d’homologation des actions FFI.

Avertissement

Les cartes et graphiques présentés dans les notices et albums liés qui suivent sont extraits d’un ensemble de 30 cartes – numérotées de 1 à 30 – et de 6 graphiques – numérotés de 31 à 36 – dont seuls ont été retenus les documents les plus pertinents – Ceci explique que leurs numéros ne se succèdent pas nécessairement.
Par ailleurs, les notices présentent chacune un thème, dans l’ordre suivant :

1 – Carte des pertes totales sur le Vercors

2 – Graphique des victimes résistantes dans le Vercors par type de décès

3 – Carte synthétisant les décès par dates, en 4 périodes

4 – Graphique des victimes – résistants et civils du Vercors

5 – Carte recensant les victimes du Vercors par sexes

6 – Graphique présentant le pourcentage des victimes du Vercors par sources.

Auteur(s) : Philippe Huet