Les événements de juillet 1944

De tout temps, les hommes ont cherché à se rassembler à l’occasion d’un événement majeur survenu dans leur collectivité en créant un symbole caractérisant leur fraternité.

Au mois de juillet 1944, la gouvernance du Vercors décrète la restauration de la République sur l’ensemble du massif ; les lois de Vichy sont abrogées. Le drapeau tricolore, flanqué de la croix de Lorraine et du « V » qui signifie « Victoire » et/ou « Vercors » en devient le symbole.

Une réelle euphorie règne sur le Vercors au mépris de la présence allemande à Saint-Nizier. Le souffle de la Liberté anime le Plateau, malgré les craintes de certains quant aux conséquences de l’arrivée brutale des Allemands.

Le parachutage, fin juin, des missions Chloroforme des Jedburgh, Eucalyptus et l’Operational Group (OG) Justine, aux effectifs réduits, conforte cet optimisme.

Dans la nuit du 6 au 7 juillet arrive la mission Paquebot commandée par le capitaine Jean Tournissa (Paquebot) Elle est chargée de l’aménagement d’un terrain d’atterrissage à Vassieux-en-Vercors.

Pour assurer la sécurité de leurs voies de communications menacées par les forces du massif,   les Allemands, bien renseignés, bien que surévaluant probablement les moyens de la Résistance, attaquent le Vercors sur quatre directions.

Le 21 juillet, des combats opposent des maquisards aux Allemands à Vassieux-en-Vercors. Vassieux-en-Vercors, le Mur des fusillés de la Chapelle-en-Vercors, le massacre des blessés de la Grotte de la Luire, sont des lieux de mémoire pour la population et les résistants du Vercors.

Le 23 juillet à 16 heures, F. Huet (Hervieux) donne l’ordre de dispersion des combattants dans les zones refuges des forêts, en vue de reprendre les actions de guérilla.

Après le 24 juillet,  une répression féroce s’abat sur les civils et les combattants.

Auteur(s): Julien Guillon et Guy Giraud

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Le mois de l'euphorie, la République en Vercors haut ▲

Le suivi des progrès du débarquement du 6 juin sur les côtes normandes, l’attente du débarquement en Provence puis l’achèvement du terrain d’atterrissage de Vassieux-en-Vercors ont engendré, à tort ou à raison, un sentiment d’euphorie collective et d’impunité. En effet,  le massif est libre de toute présence ennemie, à l’exception de Saint-Nizier, où son dispositif est allégé.

Yves Farge, Commissaire de la République pour la région R1, et la gouvernance du Vercors décident la restauration de la République en Vercors. Cette décision concerne d’autres secteurs comme Die par exemple. À Saint-Martin-en-Vercors, le 14 juillet est célébré selon la tradition républicaine et donne lieu à une prise d’armes dans une ambiance de liesse populaire.

Auteur(s) : Guy Giraud et Julien Guillon

Les combats haut ▲

La restauration de la République en Vercors, la célébration du 14 juillet 1944 à Saint-Martin-en-Vercors, l’imposant parachutage des alliés en simultané et en plein jour à Vassieux-en-Vercors ne pouvaient laisser indifférents les Allemands. Conscient de la menace que constituent les forces du massif sur leurs voies de communications, l’ennemi prépare sa riposte. Maître de l’espace aérien à partir de l’aérodrome de Valence-Chabeuil, il dispose d’une grande capacité d’observation. Il mitraille et bombarde le terrain d’aviation de Vassieux et la Chapelle-en-Vercors.

Le 21 juillet, le Generalleutnant Heinrich Niehoff, Kommandant des Heerresgebiets SüdFrankreich (commandant militaire pour le Sud de la France) déclenche l’opération Unternehmen Vercors en attaquant le Vercors sur quatre directions. Il obtient la surprise stratégique en posant par planeurs, les 21 et 23 juillet, les parachutistes des forces spéciales de la Luftwaffe sur le terrain Taille-Crayon de Vassieux.

Du 21 au 23, les parachutistes allemands et les maquisards s’affrontent à Vassieux-en-Vercors ; d’autres unités de la Wehrmacht progressent en combattant à la Croix-Perrin, sur les Pas de la falaise orientale et à Valchevrière.

Auteur(s) : Guy Giraud et Julien Guillon

La Grotte de la Luire haut ▲

L’hôpital militaire du Vercors est mis en place, avec des moyens de fortune, à Saint-Martin-en-Vercors, à proximité du poste de commandement de F. Huet (Hervieux) et d’E. Chavant (Clément). Il est dirigé par le docteur Ganimède. Une annexe se trouve à Tourtre.

Lors du déclenchement de l’attaque allemande le 21 juillet, notamment à partir des Pas de la falaise orientale et surtout à Vassieux-en-Vercors, la gouvernance décide de tenter l’exfiltration de l’hôpital vers Die. Des éléments du groupe Zabel de la 9e Panzer division s’approchant de Die, l’opération est abandonnée. L’hôpital se réfugie dans la Grotte de la Luire. Après le tri des blessés, Ganimède et trois médecins assistés de neuf infirmières soignent 37 personnes, des civils, des combattants ainsi que quatre Allemands.

Le 27 juillet à 16 heures, les Allemands entrent sous le porche. Les occupants sont soit exécutés sur place, soit fusillés à Grenoble, soit déportés. Un lieutenant américain, considéré comme prisonnier de guerre, est envoyé en Allemagne. Trois personnes seront libérées car non identifiées.

Auteur(s) : Guy Giraud et Julien Guillon