Assaut allemand sur le Vercors

Juillet 1944 reste un symbole de la Résistance française.

Avant d'investir le massif, les Allemands l'ont encerclé après de durs combats sur les Pas (cols), à Saint-Nizier sur le flanc isérois du massif, au sud de celui-ci dans la vallée de la Drôme, aux cols de Cabre et de Grimone. Ils ont pris Die et Saint-Nazaire-en-Royans. Le 21 juillet au matin une attaque aéroportée sur Vassieux prend par surprise l'armée du Vercors.

En trois jours, les Allemands sont vainqueurs laissant des centaines de morts, civils et résistants, des centaines de maisons détruites. Mais dès qu'ils quittent la zone qu'ils pensent avoir neutralisée, les actions de guérilla de la part des résistants reprennent.

Les combats du Vercors ont marqué durablement la mémoire régionale et même nationale, occultant souvent ceux menés ailleurs, notamment autour du massif et dans le reste de la Drôme.

Événement accapareur, le martyre du Vercors symbolise celui de la Résistance et de la population française.

Auteur(s): Alain Coustaury
Source(s):

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.

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Freiner les Allemands dans leur assaut du Vercors haut ▲

Le 21 juillet 1944, pendant que leurs planeurs se posent à Vassieux, les Allemands entreprennent un assaut de la forteresse Vercors par le sud, la vallée de la rivière Drôme et le col de Rousset. Cette intention était prévisible et connue, aussi la défense de cette vallée par la Résistance était-elle organisée. Le 8 juillet, de Lassus Saint-Geniès ("Legrand") avait envoyé un message à Pierre Raynaud ("Alain") : « La mission de votre bataillon est de couvrir les avancées du Vercors. […] Interdire à l’ennemi l’accès de la Nationale 93 en amont de Pontaix. Entre Blacons et Pontaix, action de guérilla et barrages en vue de le harceler, de le dissocier et de faire mourir son attaque sur Pontaix… »

Au pont des Grands Chenaux, la première embuscade par la compagnie Chapoutat est une réussite, mais elle met les Allemands sur leurs gardes. Puis la compagnie Pons les accroche pendant deux heures entre Saillans et Espenel, au prix de grosses pertes. Les soldats de la Wehrmacht ne cherchent pas à engager le combat dans la vallée, ils investissent les hauteurs où se sont embusqués les maquisards, qui doivent décrocher avant d'être encerclés. Les deux compagnies drômoises font néanmoins perdre une journée à la Wehrmacht.

Une compagnie FTP devait ralentir la colonne allemande à Pontaix, mais elle se repliera sans combattre. Devait-on, pouvait-on, tenir Pontaix ? Les uns pensent que cela aurait ralenti les Allemands et, peut-être, atténué ce qui se passait dans le Vercors, que l'honneur commandait de le faire. Les autres estiment que l'armement du maquis et la faiblesse de ses effectifs n'auraient pas permis de tenir bien longtemps face à une colonne motorisée et partiellement blindée, que la répression n'aurait pas manqué de s'en suivre à Die. Les FTP faisaient la guérilla, pas la guerre. Face à un combat perdu d'avance, mieux valait économiser des troupes pour plus tard. Cette polémique amènera "l'affaire "Alain".



                             Slowing the German attack on Vercors

On July 21, 1944, with their gliders facing Vassieux, the Germans begin an assault of the fortress from the south of Vercors, the Drôme river valley, and the Col de Rousset. Their intention to do so is predicted and known, and the defense of the Valley by the Resistance is organised. On July 8, Lassus Saint-Geniès ("Legrand") sends a message to Pierre Reynaud, ("Alain"), saying, "Your mission is to cover the advanced battalion to Vercors...Deny the enemy access to the National 93 in upstream Pontaix. Between Blacons and Pontais, maquis action and dams to harass, separate, and kill their attack on Pontaix..."

At the bridge Grands Chenaux, the first ambush by Chapoutat company is a success, but it puts the Germans on their guard. The Pons company then delays the Germans for two hours between Saillans and Espenel, at a price of heavy losses. The soldiers of the Wehrmacht do not seek to engage in combat in the valley, they invest in the heights where the maquis is ambushed, who must win before being surrounded. The two drômois companies are still losing to the Wehrmacht after a day.

An FTP (Francs-Tireurs et partisans) group should slow the German column at Pontaix, but will fold without a fight. Should they, could they hold Pontaix? Some think it would have slowed the Germans and perhaps mitigated what was happening in Vercors, an action which honor commanded of them. Others believe that the arming of the maquis and the weakness of its members would not last a long time against a partially shielded and motorized column that law enforcement would not fail to follow at Die. The FTP were maquisards, not soldiers. Facing a losing battle, it was better to save the troops for later. This controversy would bring "l'affaire Alain".


Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Robert Serre
Source(s) :

Patrick Martin, thèse et base de données. Pons, De la Résistance à la Libération. Albert Fié, « Le souvenir des combats de juillet 1944 dans la vallée », Le Crestois du 5 ju

Les « Mongols » sèment la terreur à Crest haut ▲

En 1944, il y a longtemps que les « lois de la guerre » sont oubliées et foulées au pied. Les civils, derrière lesquels les Allemands voient autant de « terroristes », sont autant visés que les militaires. Et faute de tuer, il s’agit de faire peur. L’une des techniques forgées par les nazis consiste à faire suivre les troupes combattantes par des hordes sauvages auxquelles on a laissé pouvoir de satisfaire tous leurs besoins sur leur passage.

Parce qu’ils avaient un faciès asiatique, les Français les appelaient « Mongols ». Il s’agissait de soldats de l’Armée Rouge originaires des républiques soviétiques du Caucase ou d’Asie Centrale faits prisonniers par les Allemands. Leur utilité comme troupes de représailles leur avait sauvé la vie. On leur demandait de semer la terreur, ils le faisaient : ils pillaient, ils maltraitaient, ils violaient. Les témoins ont retenu leurs vols des montres et bijoux facilement transportables et des vélos, précieux moyens de locomotion dont ils ne savaient pas se servir.

Leurs exactions violentes à Saint-Donat et à Crest ont laissé un souvenir d’épouvante.

Auteur(s) : Robert Serre
Source(s) :

Dvd-rome La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.

Assaut allemand du 21 juillet 1944 contre le Vercors haut ▲

Si la Résistance dans le Vercors débuta et s'établit au cœur du massif, par la suite, les limites du Vercors résistant furent plus étendues. Le 21 juillet 1944, l'armée allemande attaquait ce bastion qu'elle considérait pouvoir être la source d'un dangereux obstacle à sa liberté de circulation dans la vallée du Rhône. L'opération « Bettina » faisait suite à celle qui avait anéanti la Résistance aux Glières.

Pour saisir l'ampleur de l'attaque, il est nécessaire de préciser ce que l'on entend par Vercors. La ligne de postes allemands, encerclant le massif afin d'arrêter les résistants qui tenteraient de s'échapper, peut servir de bornes au Vercors. On inclut dans ces limites collines et vallées adjacentes (le rempart) où étaient établis des maquis dont le rôle consistait à protéger le cœur du massif (le donjon). Le Vercors ainsi défini ne correspond pas aux limites historiques traditionnelles. Il est plus vaste, il s'étend de la vallée de la Drôme au sud, à celle de l'Isère au nord et du Drac à l'est. À l'ouest, sa lisière comprend l'alignement des collines depuis Saint-Nazaire-en-Royans jusqu'à Vaunaveys-La Rochette. Ces limites, dictées par les opérations militaires, intéressent trois départements, la Drôme, l'Isère et une partie de la bordure occidentale des Hautes-Alpes.

Auteur(s) : Alain Coustaury
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.

La terreur dans le Vercors haut ▲

Les combats dans le Vercors ont été très durs et ont fait de nombreuses victimes militaires mais aussi civiles. La connaissance des événements a été longue et émaillée de rumeurs entraînant une certaine panique dans les contrées environnantes. Les rumeurs amplifièrent l'horreur des événements et, pour beaucoup, constituent encore la base de la perception du drame du Vercors.

Auteur(s) : Alain Coustaury
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

Combats sur les bordures du Vercors haut ▲

Les combats de Saint-Nizier-de-Moucherotte, de Vassieux-en-Vercors, de Valchevrière qui sont connus et qui constituent le socle de la mémoire du Vercors combattant laissent au second plan les nombreux accrochages qui se déroulèrent sur les bordures du massif, sur ses « remparts ». Pourtant, ils ont une grande importance dans la mesure où ils ralentirent ou arrêtèrent la progression de la Wehrmacht qui attaquait le cœur du massif, le « donjon ». Les combats dans la vallée de la Drôme, sur le flanc sud-ouest du Vercors occasionnèrent des pertes importantes parmi les résistants et des destructions de villages. De nombreux lieux de mémoire, souvent modestes et peu connus, témoignent de ces combats.

Auteur(s) : Alain Coustaury
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.